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Perversion de la pénitence par l’église de France








L’apôtre Pierre dit : « Alors soyez faits pénitents et soyez convertis, afin que vos péchés soient effacés,… [1]» (Livre des Actes des Apôtres 3, 19). La pénitence a donc pour finalité l’effacement des péchés.

De plus l’évangéliste saint Luc enseigne que le « pardon », en réalité la démission des péchés, est à faire par la victime seulement si le pécheur est pénitent [2].

Or la bible officielle liturgique publiée en 2013 par nos évêques francophones a annihilé le mot même de « pénitence » dans le nouveau testament, ne gardant qu’une occurrence de ce nom en (Luc 10, 13), et en supprimant les 63 autres occurrences, dont le dénombrement est :54 occurrences du nom « pénitence », 8 occurrences du verbe « faire pénitence », et 1 occurrence de l’adjectif « impénitent ». Ce dénombrement est fait par rapport à la vulgate, dans son édition nova vulgata, seule bible dont le saint Magister enseigne : « dans les choses de la foi et des mœurs de toute erreur être absolument immune ; » (Divino afflante Spiritu : « in rebus fidei ac morum ab omni prorsus esse errore immunem; » (www.vatican.va/content/pius-xii/la/encyclicals/documents/hf_p-xii_enc_19430930_divino-afflante-spiritu.html).

Malgré le contenu de message de l’Apparition Mariale à la Salette qui demande de faire pénitence, de même que celui d’autres apparitions mariales à Fatima, à Lourdes « Pénitence Pénitence Pénitence », où encore à l’Ile-bouchard, au Laus et à Pontmain, l’ensemble des épiscopes francophones a approuvé en 2013 l’édition de leur « bible officielle liturgique » en y annihilant   la pénitence… faisant donc preuve de la plus grande hypocrisie dans leur « dévotion Mariale » !

Rappelons le kérygme du salut selon le Concile Vatican II : « C’est pourquoi l’Eglise aux non croyants annonce le kérygme du salut, afin que tous les humains apprennent à connaitre le seul Dieu vraiment et lequel a mis Jésus Christ et qu’ils soient convertis de leurs voies, agissant la pénitence (Jean 17, 3; Luc 24, 47; Actes 2, 38). Aux croyants vraiment elle doit toujours prêcher la foi et la pénitence, elle doit disposer ceux-ci de plus vers les Sacrements, … » (Vatican II en son Concile Sacrosaint, § 9 [3]).

Parallèlement à l’entreprise épiscopale de destruction du kérygme du salut dans leur fausse « bible officielle liturgique » publiée en 2013, le “sacrement de pénitence” qui ainsi formulé est la dénomination complète canonique de cette grâce Christique, a « évolué » depuis quelques dizaines d’années en cette formulation in-complète de “sacrement de confession”… qui n’oblige plus à la réparation par le fautif, mais seulement à l’aveu de ses fautes… puis a encore « évolué » en simple “sacrement de réconciliation” qui ne parle plus du tout du fautif et oblige seulement la victime à pardonner…

Cette gravissime apostasie épiscopale du kérygme du salut, qui annihile la pénitence, en ne gardant que la conversion voire le repentir (c’est-à-dire la contrition sans réparation effective de la faute), ne dérange pas du tout nos scribes officiels ou “dans la place”… car sinon elle ferait les gros titres des journaux catholiques.

Le contexte général d’actuelle d’apostasie du kérygme du salut par l’église de France explique l’étouffement des plaintes des victimes par ce « système ecclésiastique » selon la formule de la conférence des évêques de France: « …, il nous faut bien le reconnaître et le confesser : nous avons laissé se développer un système ecclésiastique qui, loin de porter la vie et d’ouvrir à la liberté spirituelle, abîme, écrase, bafoue des êtres humains et leurs droits les plus élémentaires. [4]» (Discours de l’archiépiscope Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Evêques de France).

L’étouffement des plaintes des victimes par ce « système ecclésiastique » selon cette formulation même ci-dessus de la conférence des évêques de France, est la mise en œuvre pratique de leur actuelle apostasie du kérygme du salut : il a été susurré aux victimes de se taire et pardonner avant toute réparation de leurs préjudices… alors que le pardon, c’est-à-dire en réalité la démission du péché, est, selon saint Luc évangéliste, à donner à la condition de la pénitence en cours faite par le pécheur lui-même : « Faites attention à vous ! Si ton frère aura péché, blâme-le et, s’il aura agi la pénitence, démet à celui-ci ; et si sept fois par jour il aura péché envers toi et sept fois se sera converti auprès de toi en te disant : “Je suis pénitent par moi (ablatif=complément de moyen)”, tu démettras à celui-ci. » (saint Luc 17, 3 [5]).

Nous vivons donc depuis quelques dizaines d’années un gravissime inversement total du fondement évangélique du kérygme chrétien du salut, nous vivons en pratique sa réelle subversion, produit de ce « système ecclésiastique » qui, en même temps qu’elle trafique le kérygme chrétien du salut en annihilant le mot même de « pénitence » dans le nouveau testament ― relire le tout début de ce présent article ― n’exige plus du tout du fautif sa pénitence par la réparation de sa faute par lui-même à sa victime… et au contraire, d’où la subversion, au lieu de culpabiliser le pécheur culpabilise la victime en lui reprochant de ne pas « pardonner » !

Cette apostasie du kérygme du salut par l’église de France est gravissime eschatologiquement car, nous l’avons montré en introduction, la pénitence est le moyen d’effacer les péchés selon l’apôtre saint Pierre lui-même en (Livre des Actes des Apôtres 3, 19) : « Alors soyez faits pénitents et soyez convertis, afin que vos péchés soient effacés,… [6]» ; enseignement de saint Pierre que cette même bible officielle liturgique publiée en 2013 par nos évêques francophones, celle qui a annihilé le mot même de « pénitence » dans le nouveau testament, transforme par : « Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu pour que vos péchés soient effacés. », en falsifiant l’injonction de pénitence qui est principalement de réparer nos fautes et péchés à nos victimes, par une attitude de se tourner vers Dieu !

L’exemple de Zachée dans l’évangile nous montre que le salut est à la suite de la réparation de ses torts : « … et, si j’ai fraudé quelqu’un, je rends le quadruple ». Aussi Jésus lui dit : « En ce jour le salut est fait pour cette maison [7]» (saint Luc 19, 8-10). Voici une autre parabole des évangiles concernant la réparation des fautes ; selon la Parole de notre Seigneur Jésus, un coupable sera incarcéré jusqu’à ce qu’il rende jusqu’à la chose la plus menue selon saint Luc, jusqu’au dernier quart selon saint Mathieu, sans précision d’un préjudice matériel ou moral :

― « Je dis pour toi : tu ne sortiras pas de là, jusqu’à encore que tu rendes le dernier soixantième. [8]» (Luc 12, 59).

« 26 Ainsi soit-il je dis pour toi : tu ne sortiras pas de là, jusqu’à que tu rendes le dernier quart. [9]» (saint Mathieu 5, 26).

La pénitence n’est pas la punition du fautif mais simplement le devoir qu’il remette en ordre ce qui a été cassé par sa faute. Même Dieu fait pénitence de sa faute en (Genèse 6, 6) : « le Seigneur a fait pénitence qu’il eût fait l’humain sur la terre. Et touché par la douleur du cœur intérieurement : “J’effacerais, a-t-il dit, l’humain, que j’ai créé, de la face de la terre [10]» (Livre de la Genèse 6, 6).

La pénitence est la démonstration visible que la conversion est réelle. La pénitence est la démarche naturelle du fautif ayant une véritable conversion, donc un regret de sa faute ( = contrition) parce qu’il a fait mal à quelqu’un. Le pénitent doit soulager sa victime en réparant du mieux possible les problèmes dans lesquels il l’a plongée soudainement par un acte erroné ou malveillant.





Par Arnaud-Marie-Dominique Barbey, le 14 octobre 2023, enrichi le 14 décembre 2023






[1] Traduit de la nova vulgata “typique” catholique en (Livre des Actes des Apôtres 3, 19) : « Paenitemini igitur et convertimini, ut deleantur vestra peccata, … »

[2] L’évangéliste saint Luc écrit que notre Seigneur Jésus dit : « Faites attention à vous ! Si ton frère aura péché, blâme-le et, s’il aura agi la pénitence, démet à celui-ci ; et si sept fois par jour il aura péché envers toi et sept fois se sera converti auprès de toi en te disant : “Je suis pénitent par moi“, tu démettras à celui-ci. » (saint Luc 17, 3) traduit de la nova vulgata “typique” catholique en (saint Luc 17, 3-4) : « Attendite vobis! Si peccaverit frater tuus, increpa illum et, si paenitentiam egerit, dimitte illi; 4 et si septies in die peccaverit in te et septies conversus fuerit ad te dicens: “Paenitet me”, dimittes illi”. »

[3] Traduit du latin canonique de Sacrosanctum consilium (Concile Sacrosaint) § 9, 2ème paragraphe : « Quare Ecclesia non credentibus praeconium salutis annuntiat, ut omnes homines solum Deum verum et quem misit Iesum Christum cognoscant et a viis suis convertantur, paenitentiam agentes (24). Credentibus vero semper fidem et paenitentiam praedicare debet, eos praeterea debet ad Sacramenta disponere,… ».

[4] SOURCE : Discours de l’archiépiscope Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Evêques de France, lors de la clôture de l’Assemblée plénière de la Conférence des évêques de France, le lundi 8 novembre 2021, à la 4 minutes et 51 secondes du début de la vidéo publiée par la chaine de télévision KTO sur Youtube : www.youtube.com/watch?v=JRwhIbNSaF0

[5] Traduit de la nova vulgata “typique” catholique en (saint Luc 17, 3-4) : « Attendite vobis! Si peccaverit frater tuus, increpa illum et, si paenitentiam egerit, dimitte illi; 4 et si septies in die peccaverit in te et septies conversus fuerit ad te dicens: “Paenitet me”, dimittes illi”. »

[6] Traduit de la nova vulgata “typique” catholique en (Livre des Actes des Apôtres 3, 19) : « Paenitemini igitur et convertimini, ut deleantur vestra peccata, … »

[7] Traduit de la nova vulgata “typique” catholique en (saint Luc 19, 8-10) : « … et, si quid aliquem defraudavi, reddo quadruplum ”. 9 Ait autem Iesus ad eum: “ Hodie salus domui huic facta est ».

[8] Traduit de la nova vulgata “typique” en (saint Luc 12, 58-59) : « 58 Cum autem vadis cum adversario tuo ad principem, in via da operam liberari ab illo, ne forte trahat te apud iudicem, et iudex tradat te exactori, et exactor mittat te in carcerem. 59 Dico tibi: Non exies inde, donec etiam novissimum minutum reddas”. »

[9] Traduit de la nova vulgata “typique” en (Mathieu 5, 25-26) : « 25 Esto consentiens adversario tuo cito, dum es in via cum eo, ne forte tradat te adversarius iudici, et iudex tradat te ministro, et in carcerem mittaris. 26 Amen dico tibi: Non exies inde, donec reddas novissimum quadrantem. »

[10] Traduit de la nova vulgata “typique” catholique en (Livre de la Genèse 6, 6) : « …, paenituit Dominum quod hominem fecisset in terra. Et tactus dolore cordis intrinsecus: 7 “Delebo, inquit, hominem, quem creavi, a facie terrae,… ».

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