Aux « pères » et aux « abbés »…
A tous nos clercs qui veulent se faire appeler pères il faut demander par qui veulent-ils se faire appeler pères ?
Car notre enseignement biblique établit que le rapport qu’ont nos clercs ordonnés avec les membres de l’église sont, soit un rapport de pasteur à brebis et agneau, soit un rapport de mari à femme selon l’analogie de saint Paul en (1 Corinthiens 7, 2)… Donc jamais l’enseignement biblique ne montre de rapport père-fils entre un membre du clergé ordonné ou institué, et une brebis ou un agneau dont ils ont la charge pastorale…
De plus l’enseignement biblique demande par la voix même de notre Seigneur Jésus, autant à la foule qu’à ses disciples : « Et ne veuillez pas vous appeler Père sur la terre, un en fait est votre Père, céleste. [1]» (saint Mathieu 23, 9). On en déduit logiquement que dans la troisième lettre de saint Jean, ceux qu’il appelle mes fils au verset 4 sont sans aucun doute ses fils de même sang, ce qui est normal puisqu’en début de cette lettre il se dit presbytre, et que tous les presbytres doivent avoir femmes et fils avant leurs ordinations selon saint Paul en (Tite 1, 5-6 : « et constituas per civitates presbyteros… »; voir aussi notre article intitulé “Les saintes écritures pour le mariage ecclésiastique“).
Parmi de mauvais contre-arguments à (saint Mathieu 23, 9) ci-dessus, deux sortent du lot… :
― que saint Paul s’adresse par écrit à ses « fils », par exemple en parlant de Timothée comme étant son fils chéri en (1 Corinthiens 4, 17 « filius meus carissimus »),
― et aussi que notre Seigneur Jésus dit à certains habitants de Judée menteurs que le Diable est leur Père (saint Jean 8, 44-55)…
Mais ce n’est pas parce que saint Paul en appelle parfois « mes fils » que « ses fils » l’appellent père. Personne n’appelle saint Paul père dans le nouveau testament.
De même concernant notre Seigneur Jésus qui dit à qui il parle dans ce passage (saint Jean 8, 44-55) que le Diable est Père des menteurs ; ici notre Seigneur ne fait pas de « vocation », c’est-à-dire qu’Il n’appelle pas père le Diable mais il le qualifie de père… Le verset de (saint Mathieu 23, 9) plus haut parle bien d’appeler père (« vocare ») et non de qualifier père. On comprend que saint Paul se qualifie analogiquement de père, mais ne se fait pas appeler père… de fait il appelle le plus souvent frères ceux à qui il s’adresse dans l’ensemble de ses lettres.
De plus saint Paul précise en (1 Corinthiens 4, 14) que ceux qu’il appelle « mes fils » ne sont pas ses fils mais « quasi » ses fils… : « Non afin que je vous confonde, ces choses j’écris, mais afin que quasi mes fils chéris je vous fasse souvenir ; [2]» (1 Corinthiens 4, 14).
Par ailleurs l’évangile n’écrit pas de n’appeler personne votre Père sur terre, mais demande de ne pas le vouloir : « Et ne veuillez pas vous appeler Père » (lire ci-dessus) ; on ne peut pas comprendre là une interdiction d’appeler « père » là où l’évangile interdit seulement de le vouloir, mais n’interdit pas d’appeler « père » sans le vouloir ( = par erreur).
Terminons par cette remarque « pointilleuse »… que notre Seigneur Jésus demande « Et ne veuillez pas vous appeler Père sur la terre,… » à la foule et à ses disciples. Il se peut donc qu’il existe des clercs qui ne sont pas, ou pas encore, disciples du Christ et tiennent à être appelés père pour on ne sait quelle raison absente du nouveau testament car une brebis ou un agneau n’appelle pas « père » son pasteur… Il est assez clair que tout clerc qui tient à se faire appeler père n’est pas un disciple du Christ. Tenir à se faire appeler père par ses ouailles dénote une mentalité encore assez lointaine de la « mentalité chrétienne » du nouveau testament.
Par Arnaud Barbey, le 12 février 2024.
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[1] Traduit de la nova vulgata “typique” catholique en (Mathieu 23, 9 ) : « Et Patrem nolite vocare vobis super terram, unus enim est Pater vester, caelestis. »
[2] Traduit de la nova vulgata “typique” catholique en (1 Corinthiens 4, 14) : « Non ut confundam vos, haec scribo, sed ut quasi filios meos carissimos moneam ; »